Questions courantes

Installation

La biodiversité est menacée par les activités humaines : destruction et artificialisation des milieux naturels, surexploitation des ressources naturelles, changement climatique, pollution des eaux, du sol et de l’air, introduction d’espèces exotiques envahissantes…

La France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées [1]. En 17 ans, ce sont 1/3 des oiseaux des champs qui ont déjà disparu [2] et 38% des chauves-souris entre 2006 et 2016 [3].

Quelles que soient les pratiques agricoles, la gestion de la biodiversité est un enjeu commun à tous les agriculteurs. Cette biodiversité permet à la fois d’assurer des services écosystémiques comme la pollinisation ou la décomposition des matières organiques mais elle joue aussi un rôle fondamental dans la gestion des ravageurs à travers les auxiliaires des cultures.

La présence de certains oiseaux cavicoles et de chauves-souris dans les vergers, vignes, cultures maraîchères, …permet, grâce à leur régime essentiellement insectivore, de lutter contre les ravageurs, d’augmenter la biodiversité, de faciliter la production agricole et de rendre ainsi les exploitations plus résilientes.

La prédation des oiseaux s’effectue essentiellement sur les larves et les chenilles alors que celle des chauves-souris se concentre plutôt sur les insectes adultes ; d’où la complémentarité de ces 2 espèces dans la perspective d’une bio régulation des ravageurs.


[1] liste rouge UICN
[2] lejournal.cnrs.fr
[3] INPN Chauves-souris de France

Pour nicher et s’abriter, les mésanges et chauves-souris ont besoin de cavités. Or les parcelles arboricoles étant majoritairement constituées de jeunes arbres, les cavités n’ont pas eu le temps de se former (50 ans pour des pommiers).

Ajoutons à cela des bordures de parcelles où bien souvent les vieux arbres coupés et retirés, le potentiel de cavités pour nos espèces s’avère fortement limité.

Dans tous les cas, augmenter le nombre de cavités via l’installation de nichoirs et abris ne pourra qu’augmenter les probabilités de présence des mésanges et chauves-souris.

Nous avons pour habitude de dire que plus il y a de nichoirs plus il y a de nichées, même si dans les faits le taux d’occupation va dépendre entre autres de la disponibilité en insectes du milieu. Néanmoins, pour donner un nombre à l’hectare, il s’agira alors d’en installer environ 7 de chaque (mésanges et chauves-souris) dans les vignes et 10 de chaque dans les vergers.

Le mot d’ordre c’est de s’adapter aux conditions de cultures et de la parcelle. Nous donnerons donc ici des éléments qui sont à retravailler en détail lors de l’établissement de votre projet, notre expertise nous permettra de trouver ensemble les meilleurs solutions pour vos parcelles.

En vignes comme en vergers, nous installons généralement les nichoirs à hauteur humaine afin de faciliter l’installation mais aussi les relevés. Cette hauteur n’empêche pas l’occupation des mésanges, nous nous assurons également que cela ne rajoute pas de contraintes supplémentaires aux diverses pratiques agricoles.

Si les nichoirs sont installés dans les rangées de vignes, ils sont parfaitement alignés sur l’axe afin de gêner le moins possible les différents passages. En fonction des matériels (Vendangeuse, écimeuse..) utilisés en parcelle, nous adaptons les implantations.

Quand les nichoirs sont installés dans des vergers, ils sont suspendus aux branches avec une corde munie d’un mousqueton, ce qui permet de facilement les décrocher et raccrocher. Pour éviter le balancement des nichoirs suspendus nous les lestons.

Il est préférable que le trou d’envol des nichoirs soit orienté afin de réduire l’exposition aux vents dominants.

Concernant les abris à chauves-souris, nous les fixons quand cela est possible aux arbres et divers poteaux en bois présents sur la parcelle. La hauteur minimale conseillée est de 1 mètre,  généralement nous les installons entre 1,5 et 2 m de haut  et l’orientation plein sud pour plus de chaleur, cependant notre expérience nous montre qu’il est important de faire varier les orientations.

Afin de réguler au mieux la présence de ravageurs, il est préférable de placer les nichoirs en cœur de parcelle.

Dans une étude de 2005 sur l’efficacité de diminution des chenilles par les mésanges charbonnières [1], on observe (graphique ci-dessous) que pour les nids situés dans le verger, le nourrissage dans le verger représente entre 100% et 34% des voyages alors que pour les nids situés en bordure, ils ne représentent plus que 71 à 6 % des voyages.

Un couple de mésanges dont le nid est situé au cœur du verger consomme donc plus d’insectes du verger pour se nourrir lui et ses progénitures.

Figure : Destination des voyages de recherche de nourriture (à l’intérieur ou à l’extérieur du verger). Une distinction est faite entre les nichoirs en bordure et ceux au centre du verger.


[1] Assessing the reduction of caterpillar numbers by Great Tits Parus major breeding in apple orchards. Mols C.M.M., van Noordwijk A.J. & Visser M.E. 2005. Ardea 93(2): 259–269.

Efficacité

Y-a-t-il plus d’oiseaux ?

Plus il y a de nichoirs, plus il y a de couvées. C’est ce qu’il semble ressortir d’une étude de l’INRAe publiée en 2020 [1].

Dans le graphique et son tableau associé ci-dessous on observe des courbes de tendances exponentielles, ce qui montre que plus on installe de nichoirs alors plus haut en sera le taux d’occupation.


Figures : Relation entre nombre de nichoirs par hectare et nombre de couvées par hectare sur divers sites. Les courbes de tendances ne prennent pas en compte le site Sainte Victoire (modalité 16 nichoirs/ha), habitat moins favorable à la mésange.

En ce qui concerne nos propres données réalisées sur des milliers de nichoirs, nous vous invitons à visionner notre récente vidéo bilan de l’année 2022

Y-a-t-il moins de ravageurs ?

C’est ce que tendent à montrer les nombreuses études sur le sujet.

Dans une étude de 2017 sur le potentiel de régulation des ravageurs par les oiseaux insectivores [2], les taux de prédation des chenilles sentinelles sont un tiers plus élevés près des nichoirs occupés (31,51 ± 43,13%) que dans des zones sans nichoirs (22,45% ± 38,58%).

Figure : Prédation des chenilles sentinelles en fonction de la distance des nichoirs (proches à gauche et éloignés à droite) et de l’occupation des nichoirs (occupés en gris et non occupés en blanc).

Dans le vignoble, l’échantillon le plus proche du nichoir actif se trouvait à moins de 6 m du nichoir et l’échantillon le plus éloigné du nichoir actif se trouvait à > 15 m du nichoir. Dans les vergers, l’échantillon le plus proche du nichoir actif était à 3 m et l’échantillon le plus éloigné du nichoir actif était à 10 m du nichoir.

Il en va de même avec la présence de chauves-souris. En comparant des parcelles avec et sans chauves-souris, une étude de 2015 [3] a mesuré une augmentation de +59% de vers et de larves dans les parcelles sans la présence du mammifère.

Figure : Comparaison de l’évolution du taux de larves par plant de maïs entre une parcelle contrôle et une parcelle sans chauves-souris.

D’autres études sont et seront disponibles en bibliographie.


[1] Jean Claude Martin, Anne Sophie Brinquin, Mathilde Chambras, Frédéric Jean, Rene Mazet, et al.. La processionnaire du pin : des exemples de gestion utilisant les techniques de biocontrôle. 3. AFPP. Conférence sur l’Entretien des Espaces Verts, Jardins, Gazons, Forêts, Zones Aquatiques et Autres Zones Non Agricoles, Oct 2013, Toulouse, France. ffhal-02750251f
[2] Potential of pest regulation by insectivorous birds in Mediterranean woody crops.
José M. Rey Benayas, Jorge Meltzer, Daniel de las Heras-Bravo, Luis Cayuela - PLOS September 6, 2017
[3] Bats initiate vital agroecological interactions in corn - Josiah J. Maine and Justin G. Boyles - PNAS October 6, 2015

Effectivement les mésanges et les chiroptères ne vont pas se contenter des espèces dites nuisibles, ils vont également se nourrir des auxiliaires et ce n’est pas un problème, bien au contraire.

Les mésanges et les chiroptères sont des prédateurs généralistes, c’est-à-dire qu’ils vont se nourrir des divers insectes présents sur la parcelle, or ces insectes peuvent eux aussi être des espèces qui mangent ou sont mangées par plusieurs autres espèces. De ce fait, la présence de nos prédateurs va exercer une pression sur le milieu, contribuant ainsi à sa régulation et à son bon fonctionnement.

Au cours de nos suivis d’occupations nous utilisons des caméras endoscopiques afin d’inspecter l’intérieur des nichoirs et abris.

L’occupation de mésanges peut être attestée par la présence d’un nid constitué avec de la mousse, des brindilles ou parfois quelques bouts de bois. Il arrive parfois d’y trouver des œufs, des plumes ou des ossements, ce qui prouve que le nid a été occupé après sa confection. Plus rare mais intéressant quand même, il est possible d’observer des griffures ou une différence de couleur au niveau du trou d’envol.

Pour les abris à chauves-souris nous pouvons directement observer la présence d’individus avec la caméra. La présence de guanos (excréments) s’avère tout aussi utile, ceux-ci peuvent être observés dans l’abri ainsi qu’en dessous au niveau du sol. Enfin, notamment lorsque plusieurs individus sont regroupés dans un abri, il arrive qu’en écoutant attentivement on entende leurs grincements.

Autres

Tous les nichoirs sont fabriqués en France avec des matériaux français, locaux et résistants.

Le bois de nos abris à chauves-souris est certifié PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) ce qui apporte la garantie que le produit est issu de sources responsables et participe à la gestion durable des forêts.

Nos nichoirs à mésanges sont conçus à partir de roseaux gérés durablement et participent à la préservation des roselière sauvages française ainsi qu’au maintien de leur biodiversité (voir fiche ci-dessous).

On observe essentiellement des mésanges charbonnières et mésanges bleues dans les nichoirs. Plus occasionnellement divers passereaux pourront utiliser le nichoir pour mésanges comme :

  • le moineau friquet (Passer montanus)
  • le moineau domestique (Passer domesticus)
  • le rouge queue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus)
  • la sittelle torchepot (Sitta europaea)
  • le torcol fourmilier (Jynx torquilla)
  • l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris)
  • le gobemouche noir (Ficedula hypoleuca)

Nos abris à chiroptères sont adaptés aux espèces “fissuricoles”, c’est-à-dire celles qui logent la journée dans des fissures comme des écorces d’arbres décollées, sous des tuiles, derrière des volets….les plus communes sont les Pipistrelles.